Accueillir un élève sourd
 
 
   

Comment accueillir un élève sourd ou malentendant dans une classe ?

Voici quelques conseils pour favoriser sa compréhension au cours de la séance

   Un guide handiscol donne des informations plus complètes et précises que les quelques éléments succincts donnés ici. 
 
   L’élève déficient auditif dispose, selon la loi (Loi n° 2005-102 du 11/02/05, précisée par le décret n° 2006-509 du 03/05/06) d’un libre choix entre deux modes de communication: 

  • une communication en langue française (orale et écrite)

  • une communication bilingue (langue française + Langue des Signes Française ou LSF)

   L’élève « oralisant » parle et lit sur les lèvres, et l’élève « signant » utilise la LSF.

   Il convient à l’enseignant d’adapter sa pratique pédagogique afin de favoriser la compréhension de l’élève sourd ou malentendant au cours de la séance.

   En ce qui concerne la communication orale, la lecture labiale permet à l’élève de recevoir, dans le meilleur des cas, environ 1/3 du message… Reconstituer ce message (quand il y parvient) lui demande beaucoup d’efforts (suppléance mentale) et de concentration. Ceci s’avère extrêmement fatigant. 
 
   Mais l’enseignant peut lui faciliter la tâche, en adoptant une attitude adéquate :

 

  • En plaçant l’élève dans la salle de sorte que celui-ci puisse bien voir l’ensemble de ce qui se passe dans la classe. Il semblerait que la place idéale se situe sur le bord, au deuxième rang – ni trop près, ni trop loin du professeur – à côté d’un « bon » élève, susceptible de l’aider. Attention cependant, ce dernier n’a pas les compétences professionnelles de l’enseignant et n’est donc pas censé se substituer à lui. Attention également à ce que l’élève « tuteur » ne ressente pas son rôle comme une corvée : il doit être volontaire, et avoir la possibilité d’être remplacé par un autre élève au cours de l’année.

  • En s’assurant que l’élève le voit quand il parle.

  Cela signifie entre autres :

  • Attendre que l’élève le regarde avant de commencer à parler et se trouver en face de lui.

  • Ne pas parler lorsqu’il est le dos tourné – au tableau notamment.

  • Ne pas parler en déambulant dans la classe.

  • Faire attention à la luminosité dans la salle (particulièrement lors de l’utilisation d’un rétro ou vidéo projecteur).

  • Éviter tout ce qui peut nuire à la visibilité de ses lèvres (contre-jour, main ou feuille devant la bouche, barbe et moustache…).

  • En signalant les interventions des autres élèves et en rendant visible leurs prises de parole. En utilisant le micro HF ou en demandant aux élèves qui interviennent de se lever…

  • En parlant distinctement, avec une bonne articulation (sans exagération), ni trop fort, ni trop doucement. Le débit doit être naturel, ni trop lent, ni trop rapide. Attendre le silence avant de transmettre les informations.

  • En respectant l’alternance lecture labiale – relevé d’informations ou lecture labiale – prise de notes.

  • En allant à l’essentiel. Des phrases courtes et simples, où les idées ne se multiplient pas, sont plus faciles à comprendre. Réduire l’apport magistral et toujours montrer ce que l’on explique. Donner une information à la fois et s’assurer de sa compréhension (par exemple en la faisant reformuler).

  • En rappelant en début de cours d’où l’on vient et où l’on va (objectifs).

  • En faisant une fiche récapitulative avec la plan, les objectifs ou compétences et le vocabulaire.

  • En écrivant les devoirs au tableau et ne pas les communiquer à l’oral quand les élèves sortent de classe.

  • En ne se contentant pas de parler pour communiquer : désignation par le regard ou les mains de l’appareil ou de la carte que l’on utilise, de l’élève qui veut intervenir à l’oral (etc.), expressivité du visage, mimes, gestes (voire signes de la LSF) pour bien faire comprendre les mots employés…

  • En réduisant le nombre de documents et d’objectifs dans la séance. Il faut faire des choix.

  • En faisant participer l’élève au maximum en fonction de ses possibilités, en valorisant  toute tentative de réponse, en l’encourageant à complexifier son discours.

  • En utilisant le dictionnaire pour dissiper des malentendus.

  • D’une manière plus générale, privilégier les informations visuelles, les explications utilisant l’image et le mouvement (dans les activités, en exemples et en exercices) sera largement profitable à l’élève sourd, qu’il soit « signant » ou « oralisant ».

  On peut, par exemple :

  • Illustrer ses propos par des schémas, des dessins, des photos…

  • Manipuler des objets devant les élèves.

  • Proposer des vidéos (sous-titrées), des activités informatiques…

  • Utiliser le tableau en étant le plus clair possible et ordonné dans la trace écrite.

 
   De telles adaptations pédagogiques peuvent être utiles à d’autres élèves de la classe, qui rencontrent des difficultés de compréhension similaires à celles des jeunes déficients auditifs…

   Un autre fascicule intitulé Scolariser les élèves sourds ou malentendants propose une information concernant les implications de la surdité sur les apprentissages,les conditions favorables à la scolarisation d’un élève sourd ou malentendant et apporte les premières réponses aux questions qu’un enseignant peut se poser. On y trouve notamment quelques pistes pour aider celui-ci à mettre en oeuvre des dispositifs permettant aux élèves sourds de se construire, de comprendre, d’apprendre et de vivre avec les autres. Ce guide s’adresse essentiellement aux enseignants qui accueillent un ou plusieurs élèves sourds ou malentendants dans leur classe.

  Voici un article qui prouve l'importance du groupe pour les apprentisasges d'un élève sourd.

   Voici un article qui explique briévement les différents types de surdité, les différents rôles des personnes qui accompagne les élèves sourds. Pour finir, il donne quelques astuces aux AVS pour accompagner un élève sourd.

 

 

  




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